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La famille osswald ou les tribulations de 4 osselois en Chine
19 septembre 2012

Made in China 2 : le coiffeur...

L'anecdote du MiC 2 (Made in China, quoi...), c'est le coiffeur. Je n'ai pas trouvé de créneau pour m'en occuper avant de partir, contrairement aux enfants et à Carine... Et là, il était grand temps. Ce fut donc l'objectif de mercredi matin (où je ne travaille pas mais où les enfants du primaire - et les maîtresses avec-, si). Je prends donc notre vélo (80€ neuf et très agréable... j'en parlerai plus dans le prochain mail) et je pars à l’assaut de notre quartier proche, avec pour intention de rentrer dans le premier salon de coiffure décent, qui se présenterait à moi. Ce fut chose faite en qq minutes : au coin du boulevard, je trouve une enseigne avec de grandes baies vitrées, des miroirs partout, et quelques vieux posters défraîchis présentant des visages de mannequins occidentales aux  cheveux soyeux et ondulants.
Au-dessus, une inscription en Chinois, grosso modo identique à l'inscription sur toutes les échoppes alentours. Enfin pour moi, quoi : il paraît que les Chinois, eux, en tirent des informations de première importance ; ils y liront des trucs du style "fruits et légumes", "boulangerie", "cycles", ou bien "chez Dédé", ou encore "à la bonne franquette". Enfin j'imagine....
Et donc là, c'était le salon de coiffure... Quoi que... On pourrait espérer y voir des femmes en train de couper des cheveux ou de shampouiner des clients... Sur le côté, dans de vieux fauteuils surannés, je m'attendais à trouver une grand-mère ou deux, avec des bigoudis dans les cheveux et un magazine Santé dans les mains.... Mais non, rien de tout ça. Dans le salon, pas un seul client, pas-même une petite mémé de rien du tout!
Bref, j'attache mon vélo et je rentre. A l'intérieur, une atmosphère plus de cybercafé, finalement. Une dizaines de jeunes gars entre 18 et 25 ans, au look très city casual méga hype mais à la chinoise qd même, tous affairés dans leurs fauteuils, qui à leurs ordinateurs portables, qui à leur téléphone (c'est pour toi Nico... ;-)), souvent à regarder un divx. Une musique type pop dance tendance lara fabian en plus rythmé, assez forte... Une jeune femme m'accueille au comptoir et me dit un truc incompréhensible (ç'aurait été du chinois, je n'aurais pas été bcp plus avancé...) en me montrant du doigt, puis en ouvrant et en fermant un V de victoire avec son index et son majeur, dans ses cheveux. On aurait pu croire, comme ça, qu'elle me balançait un truc du style : "hé, toi : t'as un twix dans les cheveux". Comme je n'avais pas de twix sur moi, même dans les poches et que, je le rappelle, j'étais à la recherche d'un coiffeur, j'ai finalement su faire preuve de bon sens, et j'ai compris " c'est pour une coupe?..."
... J'ai bien pensé un instant lui sortir une de ces tirades qui a rendu Bigard célèbre, du style : "non, c'est pour faire un tennis!", mais je n'étais que peu convaincu qu'elle puisse en saisir l'esprit et la force de la répartie... Pour des raisons culturelles, mais aussi sans doute, je veux bien l'admettre, pour des raisons plus prosaïques, puisque la dame ne parlait bien sûr pas le Français, et que mon Chinois, je le rappelle, se limite toujours à environ pas grand chose...
A peine j'enlève mon sac à dos que 3 jeunes hommes m'accompagnent dans mon siège, devant le miroir. Ils sont bien 10, et à cet instant précis, je rappelle que je suis le seul client... J'avais dans l'idée de limiter la casse qd même, mais de ne pas trop parler et de voir comment les choses vont se passer. Manifestement, je ne vais pas avoir de shampooing, puisque je ne vois aucun robinet dans le magasin... Qu'à ce là ne tienne. Mais j'ai à peine le temps de me formuler ces questions, que le premier arrive et verse un liquide incolore, tout doucement, dans les cheveux. Il masse en même temps, de telle manière que finalement rien ne peux couler, et bientôt de me retrouver avec une épaisse couche de mousse qui recouvre entièrement mes cheveux... (ok ok, c'est bien rigolo tout ça : c'est sans doute directement un shampoing dilué, mais il a l'intention de me rincer?...).
Certains employés observent la scène, amusés (apparemment, je ne suis pas dans le salon de coiffure fréquenté par les Français de la base vie... Peut-être aurais-je dû me renseigner d'avantage?...), d'autres demeurent absorbés par leurs films, leurs sms, ou leurs jeux vidéos... Au bout de 10 mn de massage énergique (j'ai l'impression d'avoir le cuir chevelu en feu, et décidément, je ne fais pas partie des fan de massages du crâne...), on me fait signe de me lever et de suivre mon mousseur. Il bazarde au passage la grande quantité de mousse entre ses doigts dans une panière avec des serviettes sales, puis emprunte un petit escalier qui nous emmène dans une espèce de petite mezzanine sombre, un peu sale, un peu glauque, il faut bien le dire. Une espèce de couchette qui donne sur un lavabo : il me fais signe de me coucher...
..
Là, on pourrait, animé par une volonté d'ouverture et de tolérance, croire que cet autre fonctionnement vaut bien le nôtre et présente des avantages... Avec toute la volonté du monde, je n'en ai pas trouvé : il me demande de soulever la tête plusieurs fois, et point de vue relaxation, c'est moyen. Globalement, je me sens surtout très con, et j'ai plutôt envie de me marrer! J'ai appris par la suite que tous les salons fonctionnent ainsi et que certains Français ont déjà vu un des coiffeurs vider dans le lavabo le fond de sa soupe aux nouilles juste avant leur passage. Ici on ne met pas de gant, on ne s'embête pas avec toutes ces manières...
Je ne suis pas sûr que les serviettes qui me sèchent sortent tout juste du lavage... On redescend et je passe dans d'autres mains pour le découpage. Je lui explique quelques consignes de bases dans mon plus beau mandarin (et un peu de mime aussi, certes...)  : je crains surtout qu'il ne coupe trop court sur les côtés et qu'il me laisse une grosse touffe sur le haut du crâne. La Frange nette sur le front, on pourra toujours la récupérer! Bref : je ne suis pas sûr que les directives principales aient été saisies(toujours venir avec une photo, m'a-t-on dit par la suite...), mais à force d'y revenir, je limite l'ampleur des dégâts! Je vais être condamné à mettre du gel pendant quelques temps pour cacher l'avant...
...
...
Le plus dur, c'est quand ils m'ont fait remonter pour un second shampoing, après la coupe... Je dois dire que je n'en avais pas la moindre envie, mais quitte à venir vivre l’expérience dans ces conditions, autant la vivre jusqu'au bout.
4 euros à la sortie, ça c'est fait. La prochaine fois, j'irai au coin des Français! ;-)

J'aurais tellement de choses à raconter :
- La visite de quelques marchés important : tissus, le grand bazar (dit-on la plus grande zone d'échanges économique de Chine!), le marché de l'informatique, etc...
- Le permis de conduire chinois : un best of des questions à apprendre par cœur...
- Mon premier match de ping-pong contre un Chinois et les plaisirs de la prise porte-plume
- Ma rencontre avec un chinois de Couch Surfing, étudiant en thèse (littérature classique française), prof de français à l'Alliance Française, traducteur pour le consulat : son aide précieuse, sa bonne humeur, son esprit critique et son humour caustique...
- La sortie au Rungis de Wuhan (nourriture en gros) : les têtes de canard vendues par 10, les oreilles de cochons, les magrets de canard à 30 centimes l'unité, etc.
- Nos premiers cours de Chinois

Tout cela, ça arrive incessamment sous peu, promis! Mais là, je vais au dodo!!!

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